Month: mai 2018

Comment aborder la prévention dans votre organisation ? [1/4] – Les relations entre jeunes

– Revu en novembre 2021 – 

Réfléchir aux relations et aux comportements « physiques » qui se jouent au sein des associations ou autres structures est l’un des moyens que nous proposons pour s’engager dans une démarche de prévention. Pour y voir plus clair, une série d’articles y est consacrée et listée à la fin de ce blog.

Penser la « proximité-distance » dans une série d’articles

Dans notre prévention, il est souvent question de « proximité-distance ». De manière concrète, aborder cette thématique dans votre organisation consiste à questionner certains comportements « physiques », qui semblent « aller de soi ». Que ceux-ci soient entre encadrant.e.s et encadré.e.s ou entre jeunes eux-mêmes. Les buts d’une telle réflexion sont notamment de :

  1. Prendre conscience que certaines situations peuvent devenir délicates ;
  2. Pointer celles qui peuvent impliquer un dépassement de limites ;
  3. Savoir comment agir de manière préventive.

Dans quatre billets, nous avons traité de ces sujets à l’aide d’exemple concrets et quelques situations pouvant concerner n’importe quelle association. Cet article est dédié aux relations entre jeunes ; les suivants se sont intéressés à d’autres thématiques plus spécifiques, listées en fin de blog.

Votre organisation propose-t-elle des activités à différentes catégories d’âge ?

 Il n’est pas rare, et c’est peut-être votre cas, que des associations, clubs ou structures proposent des activités pour lesquelles des jeunes de tout âge se retrouvent ensemble. Les camps en sont l’exemple typique. Dans un tel contexte, il peut arriver que des adolescent.e.s partagent les mêmes dortoirs que des enfants plus jeunes. Or, les jeux et discussions sur le thème de la sexualité sont fréquents à l’adolescence. Quand tou.te.s les jeunes impliqué.e.s y participent de leur propre gré, il n’y a pas lieu d’en faire un problème sur le plan de la protection des enfants. Cependant, des ennuis sérieux peuvent survenir lorsque des enfants plus jeunes sont incité.e.s ou obligé.e.s de prendre part à de tels jeux, qui ne correspondent ni à leur âge, ni à leur intérêt.

 

Vos activités impliquent-elles une mixité garçons-filles ?

Dans la même optique, la mixité entre les sexes représente un potentiel risque, car certain.e.s jeunes sont attiré.e.s par les découvertes sexuelles et, s’ils/elles se retrouvent mélangé.e.s, ils/elles ont plus d’occasions pour tester et concrétiser leurs intérêts.

Lorsque que l’on soupçonne un abus entre jeunes, il est nécessaire d’avoir une position ferme contre toute forme de violence. Il faut signaler à ceux qui commettent les actes abusifs que leur comportement n’est pas acceptable et selon les cas – notamment si les faits sont de l’ordre du pénal –  il sera nécessaire de les dénoncer à la police. La minimisation des actes, leur passage sous silence ou leur modification implique souvent que les jeunes qui commettent des abus, ne pouvant tirer de leçons de ce qu’il s’est passé, considèrent leurs agissements comme quelque chose de normal et réitèrent leur comportement.

Bien souvent nous constatons que pour nombre d’adultes encadrant.e.s, les limites entre comportements « normaux » ou d’exploration et des actes répréhensibles et dommageables ne sont pas toujours très claires. Et ceci, encore plus lorsque ceci se produit entre jeunes. Ceci a comme conséquence que les adultes ne savent pas comment se comporter lors d’un dépassement de limites ou en cas d’abus sexuels. Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la manière de gérer les relations entre jeunes, nous vous invitons à consulter notre offre de formation.

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Les autres articles de la série sont à découvrir ici :

  1. [2/4] Les relations encadrant.e.s / jeunes 
  2. [3/4] Les douches et les vestiaires
  3. [4/4] Sport d’élite, milieux religieux & domaine du handicap : spécificités

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Formations : « Il faut les préconiser à d’autres clubs, c’est une bonne opportunité ! »

En octobre 2017, le FC St-Légier a sollicité le service Prévention & Formation d’ESPAS pour sensibiliser entraineurs et membres à la thématique des abus sexuels. Rencontre avec Michel von Burg, Président du club, qui revient sur son expérience.

 

Situer la limiter entre contacts adéquats et inadéquats au sein du club

« On ne sait pas ce qui peut arriver », voilà ce qui a incité Michel von Burg à encourager la prévention au sein du FC St-Légier.  Avec au coeur de ses questionnements, les difficultés que peuvent rencontrer les clubs sportifs pour distinguer les contacts adéquats de ceux qui ne le sont pas. « On a longtemps discuté pour savoir si un entraineur devait rentrer dans les vestiaires ou non. Maintenant, ils ne le font plus, sauf pour donner la formation d’équipe. Toutes ces choses-là, aujourd’hui, c’est très délicat, il faut faire attention. » Des réflexions qui dépassent largement la porte des vestiaires, comme l’explique le Président : « Il y a un moment où on se demande même si on a le droit de poser la main sur l’épaule d’un jeune pour le féliciter d’un bon match. » 

Après la présentation de l’offre de formations d’ESPAS lors de l’Assemblé générale de l’ACVF, le FC St-Légier décide de faire intervenir un expert pour sensibiliser ses entraineurs à la thématique des abus sexuels. Son Président revient sur ses motivations : « Que ce soit moi qui dise aux responsables d’équipes : « Ecoutez, il peut y avoir des problèmes, attention dans les vestiaires ! » ou que ce soit quelqu’un du milieu, de neutre, j’ai trouvé que c’était un peu plus porteur ! »

 

Favoriser le dialogue entre tous  

En plus d’offrir des outils pour entretenir des contacts adéquats entre coachs et joueurs, Michel von Burg relève le principal atout de ces cours : permettre le débat et les échanges dans un climat d’ouverture. « Le dialogue avec l’intervenant était très ouvert. A l’intérieur des groupes, les gens se concertaient, c’était bien. Ca répondait à ce que l’on attendait. », explique-t-il.

Quant à la réception de cette démarche auprès des entraineurs, le Président se veut encourageant : « La majorité des coachs était là. Ils l’ont bien pris. Et ce qui était intéressant, c’est qu’il y avait des jeunes et des moins jeunes. » L’engagement, quant à lui, était aussi au rendez-vous : « J’étais surpris en bien car chacun a vraiment joué le jeu. Chacun osait partager son expérience, qu’elle soit avec des jeunes ou des moins jeunes. »

Autrement dit, une expérience réussie selon le Président du FC St-Légier, qui invite les associations à en faire de même : « Il faut préconiser ces informations aux autres clubs de foot, dans le sport en général et tout ce qui touche à la jeunesse car ils sont concernés. C’est une bonne opportunité !  »

 

 

Vous désirez, vous aussi, organiser un cours de prévention au sein de votre club ?

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Pourquoi miser sur la prévention auprès des adultes ?

Pour protéger les jeunes des abus sexuels, ESPAS s’adresse aux adultes qui les encadrent de manière professionnelle ou bénévole. Nous vous donnons les clés pour comprendre plus en détails notre manière d’aborder la prévention.

 

L’adulte est responsable de la distance dans la relation qu’il entretient avec le jeune

A nos yeux, le respect de l’intégrité personnelle des enfants relève de la responsabilité des adultes. Il est du devoir des encadrants de réfléchir à l’impact que peut avoir la relation qu’ils entretiennent avec les enfants et adopter un comportement leur permettant de dire si un geste est vécu comme intrusif. Et ce, sans oublier que cette perception peut varier d’un jeune à l’autre.

Prenons un exemple : à l’entrée des joueurs sur le terrain, il n’est pas rare d’observer un entraineur encourager les équipiers d’une tape sur les fesses. Il est probable que pour 9 enfants sur 10 ce geste ne soit pas dérangeant. Mais qu’adviendra-t-il du joueur mal à l’aise face à ce contact ? Osera-t-il faire part de sa gêne à son coach ? Il y a fort à parier que non !

 

Les enfants ne doivent pas être les seuls à porter le poids de leur propre sécurité

De nos jours, de nombreuses actions de prévention des abus sexuels s’adressent directement aux enfants. Or, s’adresser aux adultes montre que l’association lève le tabou de la proximité-distance, des contacts adéquats et des abus sexuels. Ceci favorise le dialogue entre adultes et jeunes et pourrait permettre aux enfants concernés d’oser plus facilement venir se confier.

 

Sécuriser les adultes dans leur rôle éducatif

Dans notre pratique, nous sommes régulièrement confrontés à des entraineurs n’osant plus entrer dans les vestiaires de peur d’être accusés de voyeurisme. Le but de parler d’abus sexuels est aussi de préserver des relations positives entre tous les membres d’une association. Pour cela, il faut savoir où se situent les limites et que faire en cas de dépassement de ces dernières.

C’est pourquoi, nos formations visent à réfléchir à ce qu’est un contact adéquat et à les distinguer de ceux qui ne le sont pas. Ceci que ce soit entre encadrants et encadrés ou entre jeunes eux-mêmes ! Y réfléchir permet non seulement de maintenir un climat chaleureux au sein de votre organisation, mais aussi de soutenir les équipes dans leur rôle et de protéger efficacement les enfants en cas de soupçons ou d’abus sexuels avérés.

 

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