Month: juin 2018

Allô ESPAS ? C’est pour un conseil !

Parler de prévention des abus sexuels aux organismes actifs auprès des mineurs, c’est également se mettre à leur disposition en cas de questionnement, lors de dépassement de limites ou de soupçons d’abus sexuels sur des mineurs.

« Allô ESPAS ? Quand on fait du trampoline, un de nos moniteurs y monte avec les enfants et les tient par les hanches.
Est-ce que c’est normal ? » Un entraineur.

A l’image de cet exemple, il n’est pas rare qu’une association, un club ou une institution nous contacte lors de situations les plongeant dans de grands questionnements. Dans la plupart des cas, ces sollicitations concernent notamment les inquiétudes des équipes encadrantes face à des comportements sexuels inadéquats entre participants ou lorsque des jeunes se confient à propos d’abus dont ils ont été victimes.

S’en tenir aux faits

Lorsque nous répondons à des demandes de ce type, notre but est de comprendre la situation dans sa globalité, tout en se limitant aux faits. Pour faire référence à notre exemple, nous allons demander à notre entraineur de nous expliciter concrètement ce qu’il a vu ou entendu.

La pointe de l’iceberg ?

Quand une situation retient notre attention, on ne parle pas directement d’abus sexuels. On tentera alors de déterminer si d’autres comportements qui interpellent ont été remarqués, puis, si ces agissements sont de l’ordre du pénal ou non. Par exemple, notre interlocuteur peut nous informer que la personne concernée n’a de telles pratiques qu’avec des garçons de 9 à 12 ans, qu’il est ami avec ces mêmes jeunes sur les réseaux sociaux ou encore qu’il les ramène individuellement chez eux en voiture, en faisant un détour. Or, rien n’indique ici que ces comportements n’entrent sous le coup du pénal. Cependant, nous allons inviter les membres de l’organisation à se demander s’ils accepteraient eux-mêmes de lui confier leurs propres enfants.

Des rôles spécifiques, selon la fonction.

Une fois les faits établis, il s’agit de conseiller l’organisation et ses membres quant aux mesures à entreprendre. Les conseils que nous allons donner vont alors dépendre du rôle de notre interlocuteur au sein de la structure. Ainsi, s’il est moniteur, nous lui conseillerions d’approcher sa hiérarchie en lui exprimant ses questionnements. L’idée sera davantage de comprendre les engagements et la position de l’organisation en matière de prévention, si nous sommes en contact avec un membre de la hiérarchie.

La responsabilité reste celle de l’organisation

L’objectif de notre permanence de conseils est de permettre à l’association en prise avec un soupçon d’être plus au clair dans les démarches à entreprendre.

En aucun cas, nous ne nous substituons à la police ou n’agissons à leur place. En tout temps, la responsabilité des décisions prises reste celle de la structure qui nous contacte.

Besoin d’un conseil durant l’été ? Notre permanence se tient à disposition des organismes proposant des activités aux enfants au 079 229 36 20 du 8 juillet au 25 août, de 10h à 18h.

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Comment aborder la prévention dans votre organisation ? [2/4] – Les relations encadrants/jeunes

Dans ce second article de la série « Comment aborder la prévention dans votre organisation », nous vous proposons de réfléchir aux relations qui se jouent entre les adultes et jeunes dans le cadre de vos activités.

Prendre conscience que certaines situations peuvent devenir délicates pour agir de manière préventive

Dans notre dernier billet, nous nous étions penchés sur les relations de « proximité-distance » entre jeunes. Autrement dit, questionner certains comportements « physiques », qui semblent aller de soi et réfléchir aux situations pouvant impliquer un dépassement de limites au sein de vos activités. Aujourd’hui, nous nous intéresserons à quelques aspects des relations entre encadrants et encadrés.

Situations de groupe ou duales ?

Les situations potentiellement délicates diffèrent si les activités que vous proposez se déroulent de manière collective ou en tête-à-tête. Même s’il est impossible d’exclure un dépassement de limites, le fait d’être en groupe représente globalement moins de risques.

Dans les sports individuels ou artistiques, tout comme dans l’enseignement d’un instrument de musique, les enfants se retrouvent bien souvent dans un contexte dual avec leur entraîneur/enseignant. Dans ces relations asymétriques, l’intérêt positif de l’enseignant envers son élève ou l’estime que ce dernier porte à son encadrant peuvent susciter une envie de rapprochement de la part de l’une ou des deux personnes.

Quelle différence d’âge entre vos moniteurs et les jeunes ?

Dans beaucoup d’associations proposant des activités pour les enfants, les encadrants sont souvent à peine plus âgés que les jeunes dont ils sont responsables. En raison de cette faible différence, il peut être difficile pour les jeunes adultes de garder une distance adéquate par rapport aux participants. A l’inverse, certains adolescents peuvent être tentés de chercher à nouer des rapports privilégiés avec leurs moniteurs.

Il appartient à l’adulte de poser les limites.

Que ce soit l’un ou l’autre de ces cas de figure, les adultes sont responsables des relations qu’ils entretiennent avec les jeunes. Il leur appartient toujours de poser les limites avec gentillesse et clarté. Pour cela, il est impératif que chaque organisation y réfléchisse et définisse que faire en cas de dépassement de ces dernières.

Ces questions, qui peuvent paraître déroutantes, sont au cœur de notre offre de prévention. Tant par nos sensibilisations que nos partenariats, nous souhaitons accompagner chaque organisation qui souhaite mettre sur pieds des mesures de prévention et permettre à ses encadrants d’exercer leur rôle sans crainte des mauvaises interprétations.

Vous souhaitez entrer dans une démarche de prévention ? Contactez-nous formation@espas.info

 

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